Le fort Jacques, cet
ouvrage militaire construit entre 1804 et 1806, tombe en lambeaux de pierres.
Qui veille sur ce patrimoine historique perdu dans le brouillard de Kenskoff ?
Publié le 2013-09-03 |
Le Nouvelliste
Culture -
Le fort Jacques a
tremblé sur ses bases le 12 janvier 2010. Murs cassés, larges pans de
maçonnerie vidés, laissant paraître les roches nues dans la construction. La
partie ressemblant à la proue d'un navire s'effrite en miettes. Des plantes
sauvages poussent sur les murailles. Cette fortification élevée sur la colline
dominant la baie de Port-au-Prince et la plaine du Cul-de-Sac est endommagée à
l'intérieur comme à l'extérieur. Les gravats des murs effondrés ont été
récupérés. Comme pour tout patrimoine historique, ils seront réutilisés par
l'Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN) pour de futurs travaux
de restauration. Rappelons qu'entre 1980 et 1984, le monument a été restauré.
En attendant, les canons, qui représentent une source de danger pour les
visiteurs, sont entreposés dans le parc. Ces derniers continuent à visiter la
fortification, surtout en fin de semaine. Dégradation Dans l'enceinte encadrée
de murs épais, des racines d'arbres poussent dans la maçonnerie devenue
friable. Roches, briques et leur liant paraissent comme un amas de gravats
debout. Les plantes et les bouts de racines exercent une pression mécanique sur
l'ouvrage déjà fortement ébranlé. Dans une aire de déambulation située au
premier niveau du bâtiment, toute une partie de la construction est détruite.
Les visiteurs empruntent allègrement ce passage qui offre un beau panorama sur
la baie de Port-au-Prince et la plaine du Cul-de-Sac. Certains jeunes
insouciants se risquent à se placer sur le bout des murs dégradés pour une
prise photographique. Malgré la décrépitude du fort dédié à l'empereur
Jean-Jacques Dessalines, ils sont nombreux à se traîner à l'intérieur du fort.
Les couples y prennent de bons moments dans les caves obscurs du monument. En
témoigne la quantité de latex jonchant le sol.
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