L'océan et les eaux intérieures (mers, lacs, rivières/fleuves et réservoirs) procurent des avantages importants à l'humanité, englobant la sécurité alimentaire et nutritionnelle provenant de la pêche et de l'aquaculture, le développement économique et social provenant de la pêche et de l'aquaculture, du tourisme maritime et côtier, etc. Par conséquent, se rendre compte du plein potentiel des océans et des eaux intérieures exige un changement de paradigme, d'adopter une nouvelle approche responsable et durable qui est plus respectueux de l'environnement, efficace socialement et économiquement. Cela arrive à un moment crucial où la nécessité pour la nourriture et les ressources de l'océan augmente rapidement pour répondre aux besoins de la population croissante. En Haïti, la consommation moyenne de poisson par personne par année est de 3,5 kg alors que celle de la Jamaïque est environ de 37,5 kg. Pourtant, Haïti dispose d’un important potentiel de développement de l’aquaculture et de la pêche continentale (pêche en lac). Après Cuba, Haïti est le pays des Caraïbes qui possède le plus de ressources en eaux intérieures. Le secteur emploie près d’un millier de personnes directement (c’est sûrement beaucoup plus si on ajoute les populations dont le revenu repose en partie sur la pêche comme les pêcheurs continentaux). Ces sous-secteurs ont donc un fort potentiel de développement. Tendance mondiale de la pêche La pêche et l'aquaculture apportent une contribution significative à la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance de millions de personnes dans le monde.
En 2014, selon la FAO, la production mondiale de poissons a été estimée à 164 millions de tonnes, fournissant environ 20 kg/habitant et par an et 17% des protéines d'origine animale et des micronutriments essentiels à l'échelle mondiale (les vitamines A, B et D, du zinc, de l'iode, du sélénium, du calcium et du fer). La consommation de protéines d'origine animale dans les populations de l’Asie, de l’Afrique compte encore plus sur le poisson. Alors que la production de poissons à partir des pêches stagne autour de 88 à 90 millions de tonnes au cours des années, la demande pour les poissons et les produits de la pêche a continué à augmenter. La consommation a plus que doublé depuis 1973. La demande croissante a été régulièrement satisfaite par une augmentation robuste de la production aquacole, estimée à une croissance annuelle moyenne de 8% au cours de la période 1970-2014, alors que la population mondiale a augmenté à une moyenne de 1,6% par an (source ONU). Il en résulte que la contribution annuelle moyenne de l'aquaculture à la consommation humaine concernant les poissons pour l'alimentation a augmenté sept fois, de 7% en 1970 à environ 50% en 2014. Il est prévu que cette tendance continue, avec une estimation de la contribution de l'aquaculture, à l'approvisionnement de poissons pour l'alimentation de 65% en 2030. Mais le développement de l'aquaculture est inégal, car l'Asie produit environ 90% de l'aquaculture mondiale, alors que l'Afrique, qui a un potentiel important, produit moins de 2%, dont la moitié est Tilapia en Égypte.
Selon le PNUD, environ 58 millions de personnes sont directement employées dans la pêche et l'aquaculture, et 200 millions d'emplois directs et indirects existent le long de la chaîne de valeur de la récolte à la distribution, ce qui fournit les moyens de subsistance de 660 à 880 millions de personnes (10 à 12% de la population mondiale) en fonction du secteur. L'emploi dans les secteurs de la pêche et de l'aquaculture a augmenté plus vite que la population mondiale et plus rapidement que l'emploi dans l'agriculture traditionnelle. Les ports de pêche, les endroits de débarquement et les installations de traitement associées fournissent des emplois et des avantages économiques importants pour les pays et les communautés côtières locales. Enfin selon l’OMC, les poissons et les fruits de mer représentent l'une des denrées alimentaires les plus commercialisées. 38% de la production mondiale entre dans le commerce international sous formes diverses, ce qui a produit 145 milliards de dollars américains en 2014, par rapport à 8 milliards en 1976. Plus de 53% de ce commerce provient des pays en développement dont le revenu commercial net (exportations-importations), calculé à 39 milliards de dollars américains en 2014, est supérieur au revenu commercial net résultant de la combinaison des autres produits agricoles. Situation actuelle en Haïti Selon le ministère de l’Agriculture, Haïti possède 1 535 km de côtes et un plateau continental qui couvre une superficie de 5 000 km2. Le pays compte près de 20 000 ha de plans d’eau naturels et artificiels et près de 800 ha de plans d’eau temporaires qui se remplissent à la saison des pluies. Et, selon les données de la FAO, les prises de la pêche en mer peuvent raisonnablement être estimées à 6 000 tonnes par an, réparties comme suit: 5 000 tonnes de poissons, 500 à 700 tonnes de crustacés et 100 tonnes d’autres produits de mer (poulpes, crabes, etc.). L’emploi dans ce sous-secteur pourrait directement concerner entre 25 000 et 30 000 pêcheurs professionnels et occasionnels. Le nombre d’emplois induits en amont (vente et fabrication des engins, etc.) et en aval de la filière (transformation, commercialisation, conditionnement, etc.) pourrait avoisiner les 70 000. Au total, le secteur de la pêche maritime pourrait ainsi fournir environ 100 000 emplois, principalement en zones côtières. Les capacités haïtiennes en termes de pêche sont relativement limitées. La flotte de pêche compte environ 300 unités. Les activités de pêche restent essentiellement traditionnelles et peu modernisées. Les quantités exportées de certains produits de la pêche (comme la langouste) se sont amoindries au fil des ans. À l’heure actuelle, entre 60 % et même plus des produits de pêche et d’aquaculture consommés en Haïti sont importés, et la tendance est vers un accroissement des importations, ce qui va continuer à faire chuter le taux d’autosuffisance du pays. Malgré ce déficit chronique en produit de pêche et d’aquaculture, un nombre important de pêcheurs haïtiens n’arrivent pas à vendre leurs produits de manière satisfaisante. Certains trouvent cette situation scandaleuse, d’autres voient ici des opportunités. En effet, ce chiffre implique aussi qu’Haïti est devenue l’un des marchés de la Caraïbe en valeur en ce qui concerne la consommation des produits de la pêche. Et ce marché continue d’évoluer, accueillant de nouvelles espèces et de nouveaux produits tous les jours, entraîné par l’augmentation de la consommation par habitant. Les pêcheurs se plaignent souvent des prix structurellement bas et des conditions de vente auxquelles ils sont soumis. Il est vrai que les rapports de force entre pêcheurs et distributeurs de poisson ne sont pas en faveur des pêcheurs. La commercialisation est composée d’une multitude d’opérateurs, alors que la distribution des produits de poisson est de plus en plus concentrée entre
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